Non à la culture à Mooslargue! Abreuvons nos boîtes aux lettres
Depuis plus de 15 ans, le bulletin communal de Mooslargue (la "Lorgnette") retraçait les activités des associations du village, entre autres informations.
Mais la pratique a insidieusement changé depuis l'élection de Pascal Sommerhalter en 2014.
Toujours des excuses
Petit florilège des excuses servies à l'association Mattagumber durant ces 4 années de mandat de Pascal Sommerhalter, pour refuser ou compliquer la publication sur les activités de l'association:
- les documents sont fournis pour la réunion de préparation du bulletin, mais c'est trop tard! on découvre que ladite réunion est désormais là pour faire de l'agrafage, et plus pour travailler le contenu du bulletin...
- une demande de publication est faite en bonne et due forme par écrit, et dans les temps: réponse par courrier "Concernant votre demande de publication, je suis dans le regret de vous informer que nous ne pouvons y donner une suite favorable."
- envoi de l'affiche du spectacle d'été par un membre notoire de la troupe, la municipalité renvoie à la présidente de l'association (qui était pourtant en copie de l'email !) "Vous voudrez bien nous confirmer qu'il s'agit bien d'un membre de votre association, accrédité par vos soins pour faire cette requête et nous en préciser sa qualité."
- envoi des documents par 2 fois en mairie par la présidente de l'association, avec demande d'accusé de réception: aucune réponse, et aucune publication dans le bulletin ni sur le site de la commune (alors que le maire n'est pas avare en demande d'accusés de réception)
La position officielle
On la trouve sur le site de la commune, qui présente le bulletin communal ainsi :
"La Mairie de Mooslargue vous propose de découvrir les dernières informations de la vie municipale et associative de la commune. La Lorgnette permet de mettre en lumière les réalisations engagées, et d’informer en général sur la vie de la commune.
A tous et à toutes, n’hésitez pas à contacter la mairie si vous êtes désireux de faire partager des temps forts." .
La réalité: "je fais ce que je veux"
Dans un courrier le maire s'explique: "La municipalité n'a aucune obligation particulière quant au contenu tant du bulletin communal que du site internet et n'a certainement pas à motiver ses décisions et ses actes". Et encore dans un autre : "je n'ai pas d'obligation particulière quant à son contenu".
Dont acte, aucune règle ne s'applique à part le fait du prince. On est bien loin de "L'équité est notre cheval de bataille" autrefois brandi fièrement dans une mise au point du maire, publiée dans la Lorgnette...
Le mépris du travail associatif
Le maire affirmera encore par écrit, en réponse à un courrier lui demandant des explications concernant ses choix arbitraires de non-publication : "Je pense bien que les Mattagumbers abreuverons nos boites aux lettres de flyers pour les dates où votre association se produira, au moment opportun.".
Quelle respect pour le travail des bénévoles, qui aura été jusqu'à une expulsion des locaux communaux, après de nombreux bâtons dans les roues!
Bénévoles qui en l'absence de publication de la mairie, n'ont effectivement d'autre choix que de distribuer un flyer dans les boîtes aux lettres, le maire se plaignant alors des conséquences de ses propres décisions... quel culot encore une fois.
Le maire estime aussi, toujours par écrit, "que votre Présidente, à la retraite, dispose de tout le temps nécessaire". Soit.
Alors à Mooslargue, toutes les associations ne sont pas traitées de la même manière, une fois de plus.
Un véritable acharnement administratif
Tout cela aurait pu suffire... mais non. Une fois l'association Mattagumber accueillie au plan d'eau de Courtavon pour son spectacle d'été, c'est le syndicat de gestion du plan d'eau qui est devenu la cible de la municipalité de Mooslargue (syndicat dont elle est membre parmi 14 communes). Et ce depuis 3 ans.
Au menu:
- mêmes reproches qu'à Mooslargue auparavant : ça coûte de l'argent, de l'électricité, ...
- tentative de faire capoter le vote pour l'attribution d'une subvention pour l'association, d'une manière insistante qui a interpellé certains élus (le syndicat a tout de même voté la subvention): on aurait aimé savoir quelle alternative la commune de Mooslargue propose pour dynamiser le plan d'eau, mais sur ce sujet, silence total
- mise en demeure au syndicat de fournir des documents (pour certains n'existant pas) justifiant l'attribution de cette subvention
- assignation du syndicat devant la CADA (Commission nationale d'Accès aux Documents Administratifs) pour réclamer les PV de délibération, des formulaires Cerfa, documents n'existant pas, etc.
- puis courrier de menace truffé de textes de loi inapplicables à l'association Mattagumber pour lui demander encore les mêmes documents, gracieusement fournis une fois de plus
C'est tellement excessif que la commune de Mooslargue en devient la risée de nombreux élus locaux surpris par cet acharnement, heureusement minoritaire, sur une troupe qui propose pourtant une plus-value culturelle gratuite, en bonne entente avec les différents acteurs du plan d'eau.
Mais où sont passés le vivre-ensemble et la sérénité?
On reste malheureusement dans la droite ligne du premier discours officiel du nouveau maire durant lequel il avait accusé cette même association villageoise apolitique d'une quarantaine de bénévoles, originaires de tout le Sundgau (quand ce n'est plus loin), d'avoir mené une imaginaire "cabale" contre lui : "il me manque 27 voix pour avoir le plus de voix au premier tour, ce sont les voix de la troupe".
Les années écoulées n'ont visiblement pas eu raison de cette rancœur et de cette logique de soupçon.
Heureusement, les médias locaux (plusieurs pleines pages!), régionaux, Suisses, et même nationaux (France Inter) ont plus d'intégrité et relaient avec enthousiasme les activités de l'association Mattagumber. Les près de 2000 spectateurs de cet été ne s'y sont pas trompés.
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