Le corbeau et la rumeur
Aux gens qui se demandent (et me demandent parfois) pourquoi cette ambiance délétère dans le village, on trouvera peut-être des éléments de réponse dans l’analyse du (ou des ?) corbeau qui sévit à Mooslargue depuis un certain nombre d’années et dont les procédés resurgissent à chaque élection municipale.
J’ai tenté de reconstituer un historique de ce « travail » pernicieux sur fond de rumeurs récurentes, en y ajoutant quelques éléments de contexte. Je ne reproduirai pas ici le contenu de ces courriers, dans le souci de ne pas réveiller d'anciennes accusations, pour lesquelles des démentis ont déjà été faits. Je ne ferai pas plus de référence directe aux blogs anonymes dont je dévoile l'existence car ils ne méritent aucune publicité ni encouragement.
Elections municipales de 2001
Il y a plus de 15 ans déjà, un corbeau fait son apparition avec un tract anonyme cherchant à discréditer un des candidats à l’élection municipale. « Escroc », « tricheur », son contenu veut salir cette personne, sans lui laisser l’occasion de répondre puisque ce n’est pas signé.
Malgré cela, Gérard Enderlin, maire sortant, sera réélu face à un prétendant nouvellement élu sur une liste d'opposition, Pascal Sommerhalter. Ce dernier porte toutefois plainte pour trois bulletins de vote comptés à tort au premier tour, et l'élection du maire sera invalidée.
En septembre, après une nouvelle publication anonyme, cette fois en alsacien, Jeannot Mosser est élu au conseil municipal et c'est Jean-Paul Bucher (premier adjoint sortant) qui devient maire.
La rancœur et la jalousie transpirent déjà dans ces publications, distribuées de nuit dans toutes les boîtes aux lettres du village.
Elections municipales de 2008
Des rumeurs courent à nouveau dans le village à l’occasion des élections municipales, qui semblent particulièrement ciblées sur des sujets choisis. Concernant le maire et ses proches, on y parle de malhonnêteté, on y attise les jalousies, on sous-entend en savoir beaucoup mais sans rien dire de concret.
La tension montera, les personnes mises en cause par ce corbeau signeront des mises au point publiques pour tenter de démêler le faux du vrai. Seule une plainte en gendarmerie y mettra fin.
Mais le but est atteint: semer la dissension et le doute dans l’esprit des gens, sur le mode « il n’y a pas de fumée sans feu », espérant qu’il restera toujours une sorte d’opprobre sur les personnes qui ont pourtant donné les preuves que les rumeurs étaient infondées.
Malgré les calomnies, Jean-Paul Bucher est reconduit dans ses fonctions de maire, et un candidat de la liste d’opposition (Jean-Louis Leromain) est également élu. Il travaillera en bonne intelligence avec le conseil durant tout le mandat.
Elections municipales de 2014
Aucune liste d’opposition ne s’est déclarée, et nous avons échappé aux tracts anonymes. Seuls trois candidats isolés sont en lice en plus de la liste municipale. Ayant été un de ces candidats isolés, j’ai pris un soin méticuleux à faire une communication claire et ouverte, les deux autres ayant fait de même.
Malgré cela, le nouveau maire (ancien adjoint) lance un pavé dans la mare le soir de son élection avec des accusations à tout va, sans pouvoir justifier la moindre de celles-ci, ce dont la presse se fera l'écho.
A son initiative, et à la stupeur des habitants qui ont assisté à cette séance publique, des rumeurs étaient à nouveau en marche.
En 2015 : la Lorgnette
Un article « Mise au point » de la Lorgnette de Mooslargue fait mention de "rumeurs" contre la Municipalité.
L’article n’en dit pas plus, laissant entendre que l'impartialité de la commune avec les associations serait mise en cause. Les justifications du Maire (« L’équité est notre cheval de bataille ») seront cependant mises à mal par les faits (exemple ici).
Relançant la rumeur, des habitants sont qualifiés de "nantis" et "intolérants", sans être nommés, et sans que le moindre fait ne soit avancé. Se plaindre publiquement et officiellement de rumeurs sur le mode de la rumeur, ce n'est pas franchement responsable.
Depuis 2015: les blogs anonymes
Le corbeau resurgit. C’est en mai 2015 qu'un premier blog anonyme diffamatoire est créé, caché derrière un pseudonyme, se présentant comme "blog sur Mooslargue" et arborant le logo de notre commune pour se donner un semblant de légitimité. Un deuxième suivra en septembre 2016, ciblé sur des personnes précises, et clairement en lien avec le premier.
De nombreuses publications reprises de la presse (quand ce n’est pas un simple copier-coller sauvage d’articles de mon propre blog) permettent de "noyer" des articles plus insidieux, visant leurs cibles par de nombreux sous-entendus et allusions.
Les comptes-rendus du conseil municipal sont régulièrement instrumentalisés et donnent lieu à des explications de texte alambiquées, le moindre mot étant disséqué et "analysé". Mais comment une personne qui n'a pas assisté aux débats pourrait-elle savoir de quoi elle parle?!
Le mode du "blog" semble être la version moderne des courriers anonymes pour diffuser la haine et la rancœur, l'utilisation de pseudonymes garantissant l'anonymat, l'usage d'internet promettant une plus large diffusion.
L’absence de toute règle morale et de tout respect des autres choque particulièrement, les auteurs s'en prenant même aux familles, enfants et amis de leurs "cibles".
Au-delà des diffamations, injures et outrages, même une simple prise de contact n’a pas été possible, les demandes de droit de réponse étant ignorées.
Les différentes personnes ciblées se voient ainsi directement ou indirectement qualifiées de « sorcière, blaireaux, idiots, cons, paresseux, enfant-roi, névrosé, sans-gêne, âne qui braie, personne qui s’acharne avec rancœur, personne qui est lourde, très lourde, désœuvrés, rancune rangaineuse, etc » la liste est longue, toujours dans un tissu de sous-entendus malsains.
Comble du pathétique et de la misère sociale, l’auteur se met des bonnes notes et se « like » lui-même. Même les commentaires semblent directement écrits par l'auteur du blog, sous différents pseudonymes, tellement le style est constant.
Je ne perds pas espoir de découvrir un jour qui en est le ou les auteurs. Comprendre pourquoi un tel besoin de salir les autres et de diviser le village reste par contre un mystère.
Y mettre fin permettrait peut-être de ramener un peu de sérénité, même si toutes ces rumeurs laisseront des traces à long terme. On n’efface pas facilement les mensonges et les calomnies.
Le principe du corbeau est particulièrement pervers : calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose (il n'y a pas de fumée sans feu), ce que l’auteur du blog anonyme illustre très bien dans un de ses articles : « Il y a toujours une raison. N'auraient-ils pas fait quelque chose pour qu'ils en arrivent là ??? ».
Le procédé est pervers et, vraiment, comme le reconnaissait naïvement le corbeau de 2001, ce "n'est pas le symbole du courage".
Conseil de lecture : Jean-Yves Le Naour, « Le Corbeau - Histoire vraie d'une rumeur », en 2006