Lettre ouverte au Corbeau de Mooslargue
Par Mathieu Lavarenne, conseiller municipal à Mooslargue
- Contexte - Depuis plus de deux ans, je suis la cible principale d'un ou plusieurs corbeaux malfaisants aux procédés étrangement similaires. Diffamations sur deux blogs anonymes, qui s'en prennent aussi violemment à ma famille, à mes proches, ainsi qu'à l'association de spectacle dont je suis membre actif, les "Mattagumber". Moqueries infantiles et paroles déformées à propos des questions que je pose au conseil municipal, quand ce ne sont pas des intimidations morbides. Utilisation du système d'anonymisation TOR pour m'attaquer aussi sur d'autres blogs, en faisant usage de plusieurs masques. Lettre anonyme adressée au député-maire d'Altkirch Jean-Luc Reitzer pour "dénoncer" ma participation à la Forêt Enchantée (voir ci-dessous). Sans compter le harcèlement à domicile et les dégradations de biens personnels (déjections canines,voiture rayée...). Dans un petit village, il y a fort à parier que toutes ces munitions pourraient provenir du même canon.
Toutes les tentatives de dialogue et de droit de réponse étant restées lettre morte, j'ai décidé de publier cette "Lettre ouverte au corbeau de Mooslargue". Peut-être permettra-t-elle de délier quelques langues. Peut-être contribuera-t-elle à laver mon honneur des rumeurs puériles qui circulent dans notre petit village et qui font que certains, sans avoir cherché à savoir quoi que ce soit, me tournent le dos lorsque je les salue. Parfois parce qu'ils sont intoxiqués par je ne sais quel poison. Parfois par peur qu'il ne leur arrive la même chose qu'à moi.
Je reste bien sûr à la disposition de quiconque souhaiterait réagir ou en savoir plus. Je ne me suis jamais caché derrière un masque hideux pour échanger avec mes semblables. Car la parole doit pouvoir conjurer la violence. A bon entendeur, salut.
Lettre ouverte au Corbeau de Mooslargue
Peu cher Corbeau,
Je ne sais pas vraiment qui tu es, derrière ton venin et tes croassements, et j'espère bien un jour connaître publiquement ton nom véritable, malgré les précautions que tu prends. Comme le fait de te cacher derrière ce masque gris-noir du corbeau, choix peu glorieux qui rappelle des heures sombres de notre histoire. Mais aussi derrière l'utilisation du système d'anonymisation TOR, cette porte vers le DarkNet, face cachée du web, utilisée par criminels et trafiquants en tous genres. C’est un peu comme prendre un bazooka pour tirer sur un moustique, ou enfiler une cagoule pour se promener sur la place du marché : personne ne te reconnaît mais tout le monde te regarde. Usage démesuré, et donc pas très malin.
Tu ne m'en voudras pas : mais par facilité, et dans le doute, j'ai décidé de te parler au singulier. Car on peut supposer que tu n’es pas tout seul, puisqu’il existe deux blogs anonymes qui ont fait de moi leur héros (que d’honneur !) et qui font semblant de ne pas se connaître alors même qu'ils interagissent depuis bien plus longtemps. Mais tu pourrais aussi bien être seul derrière une multitude de masques, avec plein de monde dans ta tête, notamment la quarantaine de pseudonymes anonymes qui s'en prennent à mes proches et à moi-même (une trentaine juste contre moi... pour un village de 320 inscrits sur liste électorale, ça laisse songeur), toujours écrits dans un style similaire, avec la même haine, avec parfois de faux dialogues grossièrement mis en scène (tu as fini par laisser plus de traces que tu ne le penses). Au milieu des Dupont, Muller et Martin, tu sembles t’être vicieusement amusé à glisser les prénoms de villageois que je connais, afin de jeter le trouble et la suspicion. Il faudra penser à soigner tes pathologies, nuisibles à la vie en société.
→ Tu refuses toute discussion...
Ce qui est certain, c’est que tu n'as pas daigné répondre à ma proposition de dialogue, t'invitant à parler franchement les yeux dans les yeux, ni à aucune parmi les tentatives faites par d’autres personnes, depuis des années. Tu n'as pas non plus respecté les droits de réponses qui t’ont été envoyés, en bonne et due forme, en mon nom ou au nom de l’association Mattagumber, cette troupe de bénévoles dont je suis membre actif et que tu te plais aussi à conspuer, nous qualifiant entre autres de « blaireaux » et de « gens du voyage » (comme si c’était une insulte). Parmi tes cibles annexes, il y a ma mère (que tu as insidieusement présentée comme une « sorcière à vélo » lorsqu’elle faisait de la rééducation), mais aussi Robin Burglin qui tient un blog d’information sur le village et que tu tentes apparemment de singer, le courage en moins, ou encore l'ancien maire Jean-Paul Bucher, tous coupables de faire partie de mes proches. Pour toi, le droit et le respect des autres sont apparemment choses négligeables, la démocratie ne vaut rien, le débat n’existe pas.
Alors oui, oiseau de malheur, tu ne me donnes pas d'autre choix que cette lettre ouverte, même si depuis les demandes de droit de réponse, tu tentes de noyer le poisson en partageant des articles de presse à tout va, sans doute pour te parer d’un semblant de légitimité.
Tu le sais peut-être, car l’hébergeur de tes blogs m'y a lui-même invité,j'ai saisi la Justice pour tenter de faire cesser tes diffamations et tes calomnies. Cette Justice qui a bien d'autres chats à fouetter : cela me désole de consommer du temps des forces de l'ordre à cause de telles bassesses, mais les procédés que tu emploies sont indignes et choquent ma conception de la République.
→ Intimidations ou menaces de mort ?
Parlons d'abord de tes allusions macabres. Faut-il les prendre pour des menaces de mort ou bien seulement pour de l'intimidation ? Tu sembles être quelqu'un qui a l'alsacianitude « anti-parigot » : le 16 octobre dernier, tu partageais une vidéo, supposément comique, selon laquelle en Alsace un Parisien mérite... un bon coup de fusil ("Seppi, va chercher le fusil !... Pan !"). Mon patronyme et mon lieu de naissance font-ils que je doive me sentir visé ? Dans un article du 10 novembre, tu t'es montré fasciné par les « cadavres de sauterelles » (c’est ce que signifie Mattagumber en alsacien, du nom de notre troupe de spectacle). Tu ne fais donc pas dans la dentelle, tu sembles être un grossier personnage. On ne peut pas dire que tout cela soit rassurant. Mais c’est sans doute à cela que cela sert.
→ L’art de brouiller les pistes : un étonnant portrait-robot !
Quand on est un anonyme, forcément, on a la propension à donner de faux indices. Et j'ai bien constaté que tu tentais de brouiller les pistes avec des "indications" sur ton identité. Voici donc l’étonnant portrait-robot que l’on peut faire de toi à partir de ce que tu as plus ou moins intentionnellement semé, ici et là. Tu serais donc :
- quelqu'un qui se présente comme une femme (on peut en douter, car c’est difficile de distinguer entre le corbeau et la corneille) ;
- mais qui ne serait « pas de la région » ;
- qui plus est, une sportive pratiquant la course à pied ;
- un tant soit peu gastronome (tu aimes beaucoup les bretzels et, apparemment, sous le capuchon d’anonymisation TOR, tu affirmes être déjà venu en manger chez moi, tout en me qualifiant de « prétentieux » avec mes bretzels dégueulasses : « beurk !!!!!! », dis-tu dans un accès sommaire de critique culinaire) ;
- fan de foot (je veux bien te croire) ;
- un « écolo » ayant la main verte et soucieux des déchets verts (tu dis notamment participer à l’opération Haut-Rhin propre organisée par la Commune et être soucieux de la « faune » locale) ;
- une "amatrice de belles peintures" et plus largement de culture (tout en tapant sur les dépenses pour l’art dans d’autres articles, mais tu n’es pas à une contradiction près) ;
- un admirateur inconditionnel de "Notre Maire SOMMERHALTER Pascal" comme tu l'écris sans cesse avec des tics langagiers assez remarquables ; tu félicites notamment ses arrêtés contre les chats ou les PV de stationnement distribués pendant la messe patronale, content « d'avoir un maire qui tient compte de ce qu'on lui dit et qui agit en conséquence » ; tu le défends aussi bec et griffes lorsque je pose des questions (pourtant légitimes) au conseil municipal concernant des faits pour lesquels la réalité m’a finalement donné raison (en attendant que cela soit rendu public) ;
- tu prétends à l’objectivité : mais tous les compte-rendus de conseils instrumentalisés contre moi (au point que j’ai refusé de les signer) ont été amplifiés et déformés par ton blog, puis repris sur ce deuxième blog que tu fais mine de ne pas connaître, ainsi que commentés par la nuée croassante de courageux anonymes (qui s’en prennent parfois vicieusement à ma profession en plus de ma personne). En revanche, tu ne diffuses pas le dernier conseil municipal où le maire a été fortement remis en question (indépendamment de moi, mais tu ne peux pas le savoir puisque les volatiles ne sont pas autorisés en séance). A coup de nombreux « bravos », tu félicites la Municipalité pour « son dynamisme, ses idées et sa volonté de bien faire », et c'est ton droit, mais cela m'interpelle ;
- tu adores les Minions (chacun son péché) ;
- tu as un "humour" morbide car tu aimerais que nos enfants soient déguisés en squelettes de corbeau pour Halloween (voir copie d'écran ci-dessus) ;
- tu sembles avoir beaucoup d'amis qui, tous, aiment taper sur ce flemmard de « LAVARENNE Mathieu » et son équipe de « Sauterelles » ;
- tu es aussi quelqu'un qui reconnaît mes enfants sur une photo de groupe, et tu te plais à les désigner ;
- tu n'aimes pas les DNA, sans doute parce que j'y travaille ponctuellement comme pigiste ou alors parce qu’ils disent parfois ce qu’il ne faudrait pas, selon toi ;
- par contre, tu t’aimes beaucoup, vu le nombre de tes publications pour lesquelles tu mets toi-même plusieurs « recommandations » ou votes « excellent » ! Il n’y a pas de petit plaisir pour les esprits narcissiques.
→ Humiliations faciles et pure méchanceté
Je passe sur les basses attaques contre moi, trop nombreuses. Mais à maintes reprises, tu t’en es pris lâchement à ma mère, présidente fondatrice de l'association Mattagumber. Tu sembles d’ailleurs avoir touché le fond lorsqu’elle est bénévolement venue chanter à l’église de Mooslargue au printemps dernier, avec son ensemble vocal Sorelle. Je suppose que tu savais très bien qu'elle était handicapée à la jambe à ce moment et tu t'es violemment moqué d'elle : « Vous pourrez entendre chanter (ou pas)… KALLMEYER Suzanne », « reste à savoir si la sauterelle qui sait sauter dans tous les sens, sait aussi chanter ». En prime, deux odieux commentaires certainement mis en scène : « ‒ The Voice n'en a pas voulu »... « ‒ Tu m'étonnes... ». Et plusieurs « mauvaises » notes en bas de l’article par au moins un de tes avatars. Que tu sois toi-même l'auteur ou non de ces commentaires (je suppose que c’est le cas), cela ne change rien puisque, en tant que directeur de la publication, tu es légalement responsable de ce que tu choisis de rendre public (tu refuses bien de publier les tentatives de dialogue).
En octobre 2016, tu avais déjà osé t’en prendre aux « désœuvrées »,comme tu qualifies ces mères de famille et gardiennes d’enfants, qui retarderaient soi-disant le car scolaire lorsqu’elles échangent quelques mots avec l’aide maternelle sur le déroulement de la journée. Mais qui es-tu donc pour te permettre un tel mépris ? Tu es vraiment débectant.
Comme tous les pervers, tu t’imagines sans doute que plus tu vas taper fort et gratuitement sur les gens, plus tu jetteras le trouble dans l’esprit des lecteurs qui pourront se dire « ah, il n’y a pas de fumée sans feu, s’ils s’en prennent tant dans la figure, c’est qu’ils ne sont pas tout blancs… ». C’est l’odieuse tactique de Goebbels que tu utilises : « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose » !
→ Était-ce aussi toi, toutes ces malfaisances ?
Ô Volatile malfaisant, j’ai encore quelques questions à te poser, parce que dans un tout petit village comme le nôtre, je suppose qu'il n’y a pas 36 esprits aussi tordus que le tien :
* Etait-ce déjà toi, en 2001, l’auteur de ces lettres anonymes qui avaient abreuvé les boîtes aux lettres du village, semant la zizanie au moyen de la rumeur contre le maire sortant ? Certains détails stylistiques le laisseraient penser.
* Et les rumeurs de 2008 contre le futur maire et ses proches, qui avaient mené certains d’entre nous en gendarmerie avant que cela ne fasse "flop" ? Cela ressemble bien à tes procédés actuels, notamment à cette répugnante tendance à s’en prendre aux proches des gens auxquels tu veux nuire. Si c’est toi, tu as faitdéjà bien des dégâts dans un petit village qui n'en mérite pas tant. Et l’on peut supposer que les rumeurs plus récentes qui continuent de plomber l’atmosphère pourraient bien être aussi de ton fait.
* Plus récemment, au printemps dernier, était-ce toi les profondes rayures sur toute la longueur de la carrosserie de ma voiture familiale, garée sur le parking de l’école lorsque j’avais accompagné les élèves au théâtre (seule voiture visée) ? Et, quelques semaines plus tard,l’antenne brisée sur le toit de ma voiture dans ma cour ? Et, avant cela,les quatre roues volées en pleine nuit au fond de la même cour ?
Pour ce dernier point, j’en suis moins sûr, j’ai plutôt l’impression que ce vol et la plainte que j’ai déposée t’ont donné des idées. Je me demande même parfois si toutes ces troublantes provocations n’auraient pas aussi eu pour but de me faire citer des noms, sur la base de mes fragiles hypothèses, mais sans preuve, afin que tu puisses ensuite te victimiser (si tu es bien l’un ou l’autre de celles et ceux auxquels je peux penser).
* Était-ce toi aussi les nombreuses crottes de chien qui sont venues à plusieurs reprises habiller mon escalier extérieur ? Et l’urine dans les buissons ou encore sur mon palier ? Et les pieds de tomate brisés en même temps que les déjections ? Il est possible que l’origine de tous ces malheurs soit un chien, mais alors c’est un chien savant, un chien sachant lire puisque, le jour où j'ai installé un panonceau « vidéosurveillance », il a soudainement arrêté de faire ses besoins en déséquilibre sur le haut des marches de l’escalier (c’était aussi un chien acrobate). Il paraît justement que les corbeaux sont un peu plus intelligents qu’on ne le pense (ils savent compter, alors pourquoi pas lire). Alors, oui, je te soupçonne, parce que tout cela est arrivé en parallèle de tes misérables publications, sans que je n'ai jamais eu de tels problèmes auparavant.
* Et la puante lettre anonyme envoyée au député-maire d’Altkirch, contre ma mère, moi-même (dont le nom est rageusement souligné et surligné dans l'article de presse joint) et toute la troupe des Mattagumber (« difficile de se défaire de ces gens-là ! »), lorsque nous avions fait notre première prestation théâtrale dans la Forêt Enchantée, après notre mise à l’écart de Mooslargue ? Je n’ai pas forcément de preuve tangible, mais le style de ton courrier, les tics de langage et les obsessions qui s’y expriment restent les mêmes (tu vas même jusqu'à joindre un article de presse avec mon nom souligné en rouge et surligné en jaune). J’ai donc peu de doutes sur leur origine, malgré la fausse signature « Muller ». Mon histoire familiale me fait d'ailleurs sensiblement frémir à cet instant, lorsque je pense à mon grand-père maternel qui avait été la cible de plusieurs lettres anonymes envoyées à la Kommandantur d’Altkirch durant l'annexion : il avait notamment été dénoncé pour avoir parlé français avec sa femme à la maison (il dirigeait alors la cimenterie, tout en étant par écrit missionné par la Résistance). On peut supposer et imaginer de quel côté tu aurais penché en cette obscure période.
Il y a sans doute bien d'autres calomnies, rumeurs et méchancetésdont je ne me suis pas (encore) rendu compte. Des langues se délieront sans doute, plus tard je l’espère, si un jour on parvient à te démasquer et à te faire perdre les plumes.
En attendant, je t’invite à regarder le film de Henri-Georges Clouzot « Le Corbeau », sorti en 1943, qui s’inspire lui-même de la terrible affaire des lettres anonymes de l’Oeil de Tigre à Tulle, en Corrèze, au tournant des années 1920, et qui avait provoqué folies et suicides. C’est cette histoire qui est à l’origine de ce nom d’oiseau qui sert aujourd’hui à désigner les gens comme toi. Cela dit, on t'appelle « corbeau » mais je crois que cette métaphore est encore un peu trop aérienne pour toi qui ressemble plus à la limace qui bave, qui rampe, et qui détruit les jardins (ceux que Voltaire appelait jadis à cultiver).
Je t’invite bien sûr à me répondre par une autre lettre ouverte, signée évidemment.
Il te faudra un peu de courage pour cela. Je crains donc de parler dans le vide.
Je ne te salue pas.
Mathieu Lavarenne (conseiller municipal à Mooslargue)
Source: blog de Mathieu Lavarenne