Un alambic de plus à Mooslargue

Lors d'un conseil municipal particulièrement musclé, nous avions découvert que Pascal Sommerhalter, dans des circonstances troubles, a transféré la garde du col de cygne d'un alambic de la commune à Jean-Pierre Vetter, son adjoint et petit-cousin, le corps de l'alambic étant chez sa mère.

Le col de cygne avait été "subtilisé" sans l'autorisation de son gardien, en dehors des horaires légaux, ce qui permettait de suspecter que la distillation ait pu se faire de manière illicite.

Coutumier de l'attaque comme défense, Pascal Sommerhalter ayant poussé le culot à porter plainte en diffamation contre l'ancien gardien (Jean-Paul Bucher), sans résultat semble-t-il un an plus tard. 

Et lors du dernier conseil municipal, on apprend maintenant qu'un deuxième alambic, propriété du village, nécessiterait des travaux de rénovation suite à sa détérioration.

Pourquoi 2 alambics?

Interrogé par plusieurs conseillers, le maire mettra en avant le nombre de bouilleurs de cru de Mooslargue et "le regain d'intérêt" du public pour la distillation. 

Pourtant, à un conseiller qui demandait en septembre 2017 au maire de rendre publiques ses décisions unilatérales concernant la gestion des alambics (le fait de confier la garde des cols de cygne à son adjoint Jean-Pierre Vetter) "puisque cela concerne potentiellement tout le monde", le maire répondait par écrit : "quand vous dites que cela concerne tout le monde, vous voulez dire deux ou trois bouilleurs de crus dont je fais partie ?".

Devant ces propos qui sont évidemment ressortis à ce moment, il a fini par admettre qu'ils sont toujours au nombre de 2, 3 ou 4 dans le village, lui et son adjoint compris. Il a alors mis en avant l'intérêt de sauvegarde du patrimoine (qui serait tout aussi bien sauvegardé en préservant l'état actuel de cet alambic).

Et 2 alambics de plus à disposition à Muespach

De plus, il est souligné qu'un alambic est à disposition des bouilleurs de crus à Muespach (vérification faite, c'est même 2 alambics qui sont à disposition, un de 100 litres et un de 30 litres), portant ainsi le nombre d'alambics immédiatement disponibles à 3 pour 3 ou 4 bouilleurs de crus. Est-il dans ce contexte nécessaire de porter ce nombre à 4, en ayant bientôt plus d'alambics que de bouilleurs de cru ?

Dernier argument finalement avancé par le maire: l'alambic actuellement en fonction a une capacité de 60 litres (tout en nécessitant également des réparations, dont la cause semble tout aussi incertaine), contre 100 pour celui à rénover. Pourquoi alors celui de 100 litres n'était-il pas utilisé jusqu'alors?

Et de lâcher, à force de questions, que la restauration du deuxième alambic était estimée à... 2 500€. Même s'il devait "ne pas être utilisé" ! Ceci sans produire le moindre devis aux conseillers, amenés à voter une fois de plus pour un chèque en blanc.

Conflit d'intérêt?

Pascal Sommerhalter et Jean-Pierre Vetter étant 2 des 3 ou 4 utilisateurs des alambics à Mooslargue, n'auraient-ils pas dû se retirer de ce vote puisqu'il sert directement leur intérêt personnel ?

C'est ce qu'a directement souligné Mathieu Lavarenne en expliquant qu'il votait non pas contre la restauration, mais contre le procédé qui voit deux des trois principaux utilisateurs participer au vote. Un argument qui sera ignoré et qui ne sera évidemment pas repris dans le compte-rendu officiel de la séance.