Salle communale: dérive au service de qui et de quoi?
Mooslargue dispose d'une superbe salle, et s'est doté d'une association de gestion (ALDM) afin d'en assurer la gestion dans l'intérêt de la collectivité.
Interrogé sur l'absence d'assemblée générale de l'association depuis 2017 qui aurait pu confirmer l'affirmation de bénéfices importants avec la publication et le vote des comptes, le maire a botté en touche en indiquant que cela ne concernait pas la commune ! Pourtant cette salle est communale et des membres du bureau sont des délégués du conseil...
Des privilèges pour certains?
Le maire de Mooslargue avait aussi fait l'annonce étonnante, lors d'un conseil municipal peu après son élection, de la gratuité de la salle une fois par an pour les membres du conseil.
Deux poids deux mesures une fois de plus!
Décision qui n'avait évidemment pas été soumise à l'association de gestion (en contradiction avec les propos ci-dessus!), et non notée dans le compte-rendu (mais ceux-ci sont souvent tellement loin ou en contradiction avec ce qui se passe au conseil que leur valeur devient très relative).
Qu'en est-il aujourd'hui, alors que l'opacité est de mise ? Qui a pu profiter de ce privilège?
Ces petits arrangements, dont le maire a le soin de ne laisser aucune trace (l'opacité), et qui sont imposés à l'association de gestion de la salle sans lui demander son avis, sont bien pratiques. On peut ainsi "récompenser" certains, sans rendre de comptes à qui que ce soit, en leur faisant ainsi économiser les 320 € de location.
Il me semble qu'une fois de plus, le maire joue un jeu dangereux qui n'est pas sans rappeler l'enquête pour détournements de fonds publics dont il a fait l'objet (le maire a été dans l'obligation de procéder au remboursement des subventions publiques indues).
Retour aux sources
Car à l'opposé de ces pratiques, les buts de cette association ont été définis ainsi à sa création : « animer dans les locaux appropriés mis à la disposition des habitants un ensemble de services et de réalisations collectives à caractère social, culturel, artistique, familial, sportif et éducatif. » Ou encore : « offrir à toutes les catégories de la population la possibilité de prendre conscience de leurs aptitudes, de développer la personnalité de chaque membre, de l'aider à devenir un élément actif et responsable ».
Salle à but lucratif
Force est de constater que la priorité est désormais donnée aux locations et mariages, qui rapportent plus que la culture qui a le sinistre défaut de parfois coûter de l'argent, surtout si on veut porter ou soutenir des projets innovants.
Pourtant dans les buts de l'association, nulle part n'y figure comme objectif d'en faire une rente financière pour la commune via des locations pour des fêtes ou mariages, même si évidemment rien n'empêche de le faire dans les périodes inutilisées pour le public.
Lors du dernier conseil municipal, la redevance demandée à l'association a ainsi été augmentée de 25% (passant de 4000 à 5000 €), "les comptes le permettant" selon Catherine Peter... alors que la commune a fait un excédent budgétaire 545 000 €, on a du mal à voir l'intérêt de ponctionner de 1000 € une petite association.
A moins de réinvestir dans la culture par le biais communal. Mais on n'a rien vu venir de ce côté (lors des précédents mandats on avait pu voir venir l'Orchestre symphonique de Mulhouse, la Batterie-Fanfare de Riespach, et autres concerts ou spectacles, si décriés par le corbeau du village). Epoque d'un vivre-ensemble révolu.
Plus d'assemblée générale
En effet, depuis la démission de Jeannot Mosser qui en était le président, épuisé par les "crasses" du maire et de l'adjoint Jean-Pierre Vetter (vice-président de l'ALDM), aucun nouveau président n'a été nommé, et l'association semble avoir cessé de fonctionner depuis 2016, alors que c'était le rendez-vous annuel des associations du village.
Sauf bien sûr pour exiger par courrier des associations le paiement de leur cotisation sous menace de ne plus être invité aux AG, un ton quelque peu nouveau, sachant que le règlement des cotisations se réalisait habituellement le jour-même de l'AG. Fin du vivre-ensemble encore une fois.
Ces pratiques sont en totale contradiction avec les statuts de l'association (une AG annuelle avec nomination de réviseurs aux comptes et publication de ceux-ci aux membres est obligatoire). Mais que fait donc le vice-président de l'ALDM, Jean-Pierre Vetter, pour assurer son rôle et organiser une AG ?
Que cache cet "abandon"? Ultime provocation d'un maire qui souhaiterait encore une fois créer une "affaire" dont il pourrait ensuite se lamenter d'être la victime?
Un outil de vengeance politique?
Depuis 2014 et l'arrivée de Pascal Sommerhalter au poste de maire, il est vrai que les choses ont changé.
Fini la confiance et les clés à disposition des présidents d'association: seulement pour certains... Comment se fait cette "liste noire"? Mystère.
On saura juste que Jeannot Mosser, président du club des 3 printemps, s'est vu retirer la clé juste avant même l'enregistrement officiel de sa démission de son poste de 1er adjoint, et que le maire n'a laissé ladite clef qu'à la vice-présidente du club...
Tout comme pour la mise à la disposition des enfants, par le biais de l'association de parents d'élèves: à nouveau la polémique a eu lieu à l'automne, et malgré les véhémentes dénégations du maire, le doute subsiste. Pourtant selon les statuts, les représentants des parents d'élèves sont membres actifs et ont droit de vote. Or ils n'ont pas été invités ces dernières années, ce qui aurait peut-être évité ces polémiques ?
Sans parler de l'association Mattagumber, contre laquelle tout a été fait pour l'exclure du village (retrait des clés, conditions d'utilisations drastique et irréalistes, expulsion de l'atelier communal avec ultimatum, ...).
Et la pitoyable tentative d'exclure Lavarenne Mathieu du comité de l'ALDM: son nom effacé du site de la commune, plus de convocation non plus aux AG, alors qu'il est membre élu par le conseil municipal au bureau de l'association? Le tout accompagné d'une énième "manœuvre", avec l'apparition soudaine d'Aurélie Blenner au comité alors qu'elle n'a jamais été élue pour cela? Les procédés sont pour le moins contestables.
Au final, que reste-t-il?
Des statuts initiaux à la situation actuelle d'une salle destinée aux locations de mariage... les associations en ont souffert au passage. Le tout dans une opacité dont le maire de Mooslargue aime à user.
On dirait bien qu'une logique purement pécuniaire et vindicative est à l'oeuvre, mais pas au service du village et surtout pas du vivre-ensemble et de l'épanouissement des habitants, de même que pour les locaux associatifs du second étage de la mairie transformés en locatif, alors que la commune n'est pas dans le besoin financier.
On peut certes déceler une certaine cohérence dans la ligne politique choisie par le maire, mais celle-ci n'a jamais été annoncée par le maire et n'est donc pas un choix des habitants. Et au final, ce sont bien les habitants de Mooslargue qui ont financé cette salle...
Les statuts originaux intégraux de l'association ALDM
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