Alambic: le patrimoine à 2 vitesses

Lors du dernier conseil municipal, on apprenait donc qu'un deuxième alambic, propriété du village, nécessiterait des travaux de rénovation suite à sa détérioration.

Un des arguments avancés a retenu mon attention: il s'agirait de préserver "notre patrimoine".

Un soudain attachement au patrimoine

"On se doit d'entretenir le patrimoine communal", justifia le maire aidé de ses adjoints.

Pourtant comme l'ont souligné plusieurs conseillers, rien n'oblige à faire de suite ces réparations, le patrimoine se conserve parfaitement en l'état (et bénéficie déjà d'un premier alambic parfaitement fonctionnel pour 2 ou 3 utilisateurs, dont le maire et le premier adjoint).

Le patrimoine se partage

Une adjointe (Catherine Peter) évoque même ses souvenirs d'enfance. En y repensant, j'ai aussi souvenir d'anciens aujourd'hui disparus qui distillaient: leur grange ouverte laissait passer les effluves de fruits, les voisins s'arrêtaient discuter et déguster, le tout dans la bonne humeur.

Mais les pratiques ont changé: aujourd'hui, on voit des gens qui distillent en toute discrétion en allant subtiliser le col de cygne en l'absence de son gardien. Le dépôt de plainte est privilégié au dialogue, l'exemple étant donné par nos élus.

Cela ne laissera pas les mêmes souvenirs à la prochaine génération.

2 poids 2 mesures toujours

Pour en revenir à l'argument du patrimoine, une chose m'interpelle. 

Quand l'association Mattagumber a recherché une solution constructive avec la nouvelle municipalité pour assurer le stockage dans de bonnes conditions de ses costumes traditionnels du Sundgau (reconstitutions historiques), quelle a été la réponse de cette municipalité si soucieuse du patrimoine?

L'expulsion brutale des locaux communaux, avec ultimatum de 10 jours.

Costumes traditionnels

Ces fameux costumes historiques justement, fruits de recherche mettant en valeur l'histoire et le patrimoine du Sundgau, l'association Mattagumber les avait déjà mis à disposition des précédentes municipalités. Ils sont pourtant le fruit de recherches réalisées avec le soutien du conseil général et de l'association des arts et traditions populaires.

Mais cette fois, aucun contact de la mairie (l'expulsion était-elle déjà dans les tuyaux?).

Le jour de l'inauguration de la nouvelle mairie, on a ainsi vu une petite fille habillées en costume "Hansi" du Bas-Rhin, au milieu d'autres en robes plus sundgauviennes (portée à l'envers pour l'une).

L'origine du costume Hansi, souvent assimilé à un costume "alsacien", est une interprétation moderne controversée, assez éloignée du patrimoine du Sundgau.

Et le km 0?

Lors des célébrations du centenaire du kilomètre 0, dont le circuit passe sur la commune de Mooslargue, a-t-on vu nos amoureux locaux de l'histoire et du patrimoine?

Invitée, la commune de Mooslargue s'est fait particulièrement remarquer par son absence. Aucune information non plus dans le village (on a déjà pu observer des difficultés avec les outils de communication modernes), alors que la municipalité avait été invitée, alors que l'information aurait pu être relayée sur le site de la commune. 

Et le patrimoine historique du village?

De même, l'ancien site internet du village contenait plusieurs articles retraçant l'histoire de notre village, fruit de collectes et recherches effectuées par quelques bénévoles auprès de nos anciens aujourd'hui disparus.

Lors de la refonte du site internet par Catherine Peter, tout ce contenu historique a disparu... pourtant, cela ne coûtait rien de le reprendre (je l'ai mis sur mon blog ici). C'est pourtant la même adjointe qui défendait le patrimoine des alambics lors du conseil...

Le patrimoine ne doit pas se réduire à des rancunes ou à des intérêts personnels.
On est en droit d'attendre davantage d'une équipe élue pour le service du bien public.