Je m'en fous, ça suffit! ÇA SUFFIT! Conseil Municipal du 29 septembre 2017
J'ai assisté à l'intervention particulièrement musclée et courageuse du conseiller Jean-Louis Bucher qui a vivement reproché les méthodes employées par le maire qui prend des décisions en catimini, laissant le conseil municipal dans l'ignorance.
Gestion du col de cygne
Tout d'abord, ignorance de la décision unilatéralement prise de retirer à Jean-Paul Bucher le gardiennage du col de cygne de l'alambic (ce qu'il faisait depuis 42 ans, à la suite de son père) la veille du jour où le maire distillait pour son propre compte... ceci afin de nommer nouveau gardien son adjoint Jean-Pierre Vetter.
Le procédé a choqué : envoyer un adjoint chercher le col de cygne le vendredi soir pendant que Jean-Paul Bucher était à la chorale et ne pas lui rendre le lendemain, contrairement aux règles établies.
Le tout sans l'informer officiellement que depuis plus d'une semaine il avait appris que Jean-Paul avait malencontreusement disparu des listings des douanes. Une situation qu’il aurait été simple de régulariser puisque, comme l’ont expliqué les douanes, c’est au maire de proposer quelqu’un afin qu’elles accordent l’agrément.
Mais au lieu de chercher à réparer une erreur manifeste en redonnant officiellement son statut à son prédécesseur, le maire de Mooslargue a préféré instrumentaliser Jean-Paul pour le faire réagir, puis pouvoir s’en plaindre, comme ce vendredi soir. Si ce n'était pas une provocation ou un piège, cela y ressemblait fortement.
Défense du maire à l’interpellation de Jean-Louis Bucher : « C’est pas moi, c’est les Douanes qui ont dit ! ». Ce qu’il avait aussi déjà répondu par recommandé à Jean-Paul Bucher lorsque celui-ci avait cherché à comprendre où était le malentendu. C’est pas moi, c’est les autres, cela commence à devenir un classique à Mooslargue.
Aux conseillers qui demandent pourquoi Jean-Paul a reçu des notes de service des douanes et des indemnités de gardiennage durant des années, la réponse du maire fuse: « mais j’en sais rien et je m’en fous ».
Un recommandé pour une armoire
Jean-Louis Bucher a aussi légitimement reproché au maire d'avoir envoyé une lettre recommandée (avec accusé de réception et ultimatum) à son prédécesseur pour exiger de lui qu'il débarrasse une vieille armoire que Jean-Paul Bucher avait mis à disposition des associations il y a une trentaine d'années, notamment pour le théâtre en alsacien.
Hormis le fait que l’on ne comprend pas bien en quoi ce vieux don gêne maintenant depuis que l’équipe en place l’a rapatrié dans l’immense atelier communal (vidé de plus du matériel des Mattagumber suite à leur expulsion), Jean-Louis Bucher expliquait son incompréhension de ne pas avoir été prévenu afin qu’il prenne ses dispositions pour l’enlèvement.
Réponse du maire : « je l’ai déjà dit une dizaine de fois à Jeannot. Et je ne veux pas que ton père aille porter plainte contre moi en gendarmerie pour vol. ». Porter plainte pour une armoire mise à disposition depuis plus de 30 ans ?
Défaut d'information
Jean-Louis Bucher a aussi vivement regretté de ne pas avoir été informé des travaux menés par le SMARL sur le chemin le long du Grumbach, alors qu’il en est lui-même délégué, avec Mathieu Lavarenne. "Pour faire les réunions en buvant du jus de pomme, on est bons [...] mais quand il se passe quelque chose sur la commune on n'est pas informés". « Ce sont mes gamins qui m’ont prévenu parce qu’ils ont vu passer une pelleteuse ».
Défense du maire : « J’ai appris la veille qu’il y aurait les travaux ».
Gestion des déchets verts et Brigade Verte
En 2016, le maire avait choisi de pointer du doigts deux conseillers qui, pour des raisons qui leurs étaient propres, avaient refusé le principe du gardiennage des déchets verts imposé à tour de rôle, ce qui n'avait pas manqué de faire rebondir le corbeau de Mooslargue dans des articles haineux.
Lors du conseil, Jean-Louis a révélé qu’il avait pourtant dès début 2016, par écrit, proposé au maire de prendre la responsabilité des déchets verts tous les samedis de 13h à 17h.
Le maire lui avait répondu que c'était trop tard et qu'il verrait en 2017. Mais en 2017, personne n'a recontacté Jean Louis, et un nouveau système a été mis en place sans aucune concertation, plus coûteux et ne permettant pas à tous d'accéder aux déchets verts (horaires plus contraignants en semaine, avec un ouvrier communal qui n’a visiblement pas le droit de faire plus que d’ouvrir et fermer le cadenas, malgré lui mais au détriment des bonnes manières).
Il en a aussi profité pour regretter que depuis que Pascal Sommerhalter est maire, "on n'a jamais vu autant les Brigades Vertes dans le village".
Mathieu Lavarenne a regretté que pour les uns ce soit les humiliations et pour les autres les gratifications et les cadeaux (référence au point 7 où Pascal a fait voter la possibilité, à sa seule appréciation, d'offrir des paniers garnis ou autres cadeaux d'une valeur pouvant aller jusqu'à 100€ aux personnes qu'il juge méritantes).
Refus de signatures
Malheureusement, les principales parties de cette houleuse intervention qui a fait perdre pied au maire (haussant franchement le ton : "je m'en fous".... "faut arrêter"... "ça suffit, ça suffit" !) n’ont pas été reprises dans le compte-rendu.
C'est le motif pour lequel Mathieu Lavarenne a refusé de signer le compte-rendu considérant que le "bon sens" dont s’est revendiqué le maire pour savoir ce qui doit être consigné ou non est "à géométrie variable". L’essentiel de la communication de Jean-Louis Bucher, c’était de dire qu’il regrettait « les procédés employés », concernant les alambics, l’armoire associative, le Smarl, la Brigade Verte, les déchets verts. Or rien de tout cela n’est dans le compte-rendu, si ce n’est dans une forme tronquée et édulcorée.
Mathieu Lavarenne a officiellement demandé une nouvelle fois que le compte-rendu de séance soit voté en début de séance suivante, envoyé avec la prochaine convocation, comme cela se fait ailleurs, afin d'éviter ces passages en force.
Jean-Louis Bucher est quant à lui parti fâché avant la signature.
Le maire a pour sa part indiqué : "Madame Jelsch [secrétaire de mairie] a marqué ce qu'elle a jugé utile. Je n’ai rien dicté". C’est pas moi, c’est les autres... Quoiqu’il en soit, personne n’a eu son mot à dire pour en amender le contenu. Mathieu Lavarenne a bien tenté mais le maire a crié "Ça suffit ! ÇA SUFFIT !".
Pour résumer le débat sur le col de cygne, Madame Jelsch a donc décidé de noter que ce sont "les services de la douane qui ont mis de l'ordre dans le listing des détenteurs de col de cygne". Ce n'est pas du tout ce que j'ai compris de leur courrier (lu par le maire), qui indiquait au contraire qu'ils n'avaient plus retrouvé trace de l'agrément de Jean-Paul (datant des années 70).
Nouvelle irrégularité du compte-rendu
Clôture du conseil : alors que Pascal a oralement et brusquement clôturé le conseil aux environs de 21h15, en plein milieu des débats mis sur la table par Jean-Louis Bucher (il l’a asséné encore 5 fois de façon véhémente pour faire taire toute tentative de discussion ou de remise en cause par la suite), sans doute pour échapper aux questions et demandes de justifications, on apprend durant la lecture du compte-rendu qu'en fait celui-ci aurait duré jusqu'à 21h30.
Mise à jour le 08/10/2017: corrections
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