Esclandre à l'église de Mooslargue: décryptage
Dans le dernier bulletin communal, le maire de Mooslargue a publié une longue communication pour expliquer un "esclandre" dont il aurait été la victime à l'église.
Que s'est-il réellement passé? Y a-t-il eu mise en scène ?
Ce qui s'est passé, selon le maire
Après avoir pris un arrêté municipal pour interdire le stationnement rue de l'église, le maire a décidé de sévir et faire verbaliser par les agents de la Brigade Verte, un dimanche de fête paroissiale. Jour mal choisi, puisque les efforts de prévention ultérieurs n'avaient pas pu toucher les ouailles venues ce jour-là d'autres villages.
Dans la Lorgnette n°32, le maire, usant de la stratégie "la meilleure défense c'est l'attaque", déclare qu'un "esclandre" aurait eu lieu à l'église à cette occasion, décrivant une "attitude inadmissible", parlant "d'attiser la haine", de "motifs politiques"... le tout finissant par un engagement : "Mon but et mon devoir sont d'assurer la sécurité de tous".
Déclaration d'intention qui ressemble fort à celle qui, il fut un temps, essayait de faire croire que "l'équité est l'un de nos chevaux de bataille", bien mise à mal par la réalité.
Tout cela en n'ayant pas assisté lui-même aux faits ce jour-là.
Ce qui s'est passé, selon les témoins
Lorsque l'on discute avec des gens ayant assisté à la scène, ils sont surpris... par le vocabulaire utilisé par le maire. D'esclandre, point. De ton un peu monté chez des personnes extérieures à Mooslargue qui venaient de recevoir un PV, sans doute. D'incompréhension et de frustration, oui certainement.
En aparté, le premier adjoint Jeannot Mosser, mis en cause à l'église, s'est lui-même étonné de la force des termes utilisés dans la communication du maire.
Pourquoi alors une telle réaction de la part du maire?
Avec le recul, je constate que lorsque que la situation devient un peu délicate, Pascal Sommerhalter tend à se faire passer pour une victime de (au choix): un soi-disant rival jaloux, un complot, une cabale, de la rancœur, une association... parfois de manière patriculièrement culottée.
A première vue, sans en savoir plus, on se laisse convaincre par tant d'aplomb.
Cerise sur le gâteau: quand le corbeau s'en mêle
Rebondit alors le corbeau de Mooslargue, qui voit là une trop belle occasion d'en rajouter dans la surenchère.
"J'ai été outrée, outrée, par ce que les gens sont capables de faire et de dire" nous dit cette claire90fontaine qui se présente comme une femme, fan inconditionnelle du maire et de ses décisions quelles qu'elles soient ("C'est trop chou", "une très bonne idée", "bravo", "je ne peux qu'être d'accord avec notre maire"), qui nous faisait récemment découvrir son amour pour la course à pied, au milieu de citations des minions (chacun ses références).
Il ne s'agit plus d'un esclandre, mais "de certaines personnes semant le fiel à longueur de temps", "d'agissements [...] contre la municipalité en place". Et de regretter au passage que le maire ne dénonce pas nommément ces personnes comme cela se pratiquait à d'autres époques.
Ce serait donc un véritable complot, une tentative de coup d'état au sein même de l'église, contre le maire de Mooslargue (alors que les personnes les plus véhémentes n'étaient même pas des habitants du village!), qui a effectivement parlé de "motifs politiques".
Poursuivant les amalgames jusqu'au bout, le corbeau accuse finalement de manière grotesque l'association Mattagumber d'être mêlée à cet esclandre, alors qu'aucun de ses membres n'y était impliqué de près ou de loin.
Suivent comme à l'accoutumée une flopée de commentaires aux aussi anonymes sans doute écrits par le corbeau lui-même, tant ils en partagent la candeur, le style maladroit et la haine sous-jacente.
Ces pulsions infantiles mal canalisées sont l'oeuvre d'une personne manifestement dérangée, mais excitée par des communications discutables de la part du maire.
Si on avait voulu faire simple et efficace?
Imaginons juste un instant... que le maire, au lieu de décider seul de mesures répressives, ait simplement ouvert le débat en conseil municipal, pour bénéficier de l'avis des conseillers.
Ceux-ci auraient pu proposer d'autres idées: réaliser un marquage au sol indiquant clairement l'interdiction de stationner, repositionner certaines jardinières qui empêchent le passage des piétons sur les trottoirs (pour que celles-ci empêchent plutôt le stationnement des véhicules là où c'est interdit), faire appel à la Brigade Verte avec plus de tact (pour ne pas verbaliser un dimanche de fête patronale, mais plutôt un jour d'école où le stationnement gêne), faire la circulation un jour d'école... qui sait quelle autre bonne idée aurait pu émerger?
Avec une démarche constructive et ouverte, on aurait peut-être abouti à un tout autre résultat. En tous cas à moins de divisions et plus de sérénité.
Ce n'est pas la voie qui a été choisie, il ne faut pas s'étonner ensuite des conséquences, et de voir que malgré tout, l'interdiction n'est toujours pas respectée!
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