Moos et Niederlarg dans la tourmente - Partie 4
LA SECONDE GUERRE MONDIALE 1939-1945 (suite de la partie 3)
Bref historique :
Dès 1934, Hitler renforce l’armée allemande, en toute illégalité. En 1936, contrairement aux traités signés, Hitler s’installe militairement en Rhénanie. Début 1938, il annexe l’Autriche par l’Anschluss. A la fin de la même année, les accords de Munich lui démontrent définitivement la
frilosité et l’impuissance des Nations européennes.
En 1939, la France croit être protégée derrière les constructions de la ligne Maginot, commencée en 1930, et réputée infranchissable. La guerre est déclarée le 3 septembre 1939, après l’invasion éclair de la Pologne le 1er du mois. La France attend… laissant Hitler choisir le moment et le lieu propices pour l’attaque, qui survient le 10 mai, par les Ardennes. En quelques semaines, l’armée française est terrassée par la puissance technologique des allemands et par leur stratégie de guerre éclair. Le 18 juin, le général De Gaulle appelle à la Résistance depuis Londres et entame le processus de reconstitution de Forces françaises
libres, depuis l’Empire. L’Alsace est annexée par le Reich.
Le Sundgau sera marqué par la guerre à deux niveaux. D’une part, du fait de la proximité avec la Suisse, restée neutre, de nombreuses évasions vont avoir lieu dans cette contrée, en particulier, la plus célèbre d’entre elles, celle du Général Giraud (en 1942, par Liebsdorf et Oberlarg). Et d’autre part, parce que c’est là que la Première Armée Française va entamer la reconquête de l’Alsace, à partir du 19 novembre 1944.
Les conséquences de l’annexion furent brutales : interdiction du port du béret, de la langue française dans les lieux publics, ainsi que du dialecte alsacien ; les individus étaient considérés en fonction de critères raciaux, et les indésirables étaient expulsés. Le 8 mai 41, le
service national du travail (RAD) fut instauré et les classes 1920 à 28 furent touchées par ces mesures. La répression était très dure : le camp de redressement de Schirmeck « accueillait » les récalcitrants… lorsqu’ils n’étaient pas directement envoyés dans le camp de concentration du Struthof. Après de nombreux appels à la mobilisation restés presque sans écho dans la population alsacienne, les autoritésallemandes mirent en place l’incorporation de force en janvier 1943, qui toucha les classes d’âge de 1908 à 1928. Nombreux furent aussi les déportés parmi les citoyens alsaciens. Beaucoup ne revinrent jamais.
Malgré les difficultés d’opérer sous un régime d’annexion, la résistance alsacienne se développa pourtant à travers de nombreux réseaux organisés, en contact avec les forces de l’intérieur.
Dans l’après-midi du 19 novembre 1944, Moos et Niederlarg étaient prises d’assaut par les troupes de la Première Armée Française, et plus particulièrement par le 2ème Bataillon de Zouaves. Sous les ordres du Commandant Dewatre, ce bataillon était composé de jeunes soldats algériens (3 sont décédés dans les combats pour la libération de Moos), de colons français en Algérie (1 mort dans les combats autour de Moos), mais aussi d’engagés volontaires qui rejoignaient les rangs au fur et à mesure de l’avancée de l’armée française (2 ont été tués ici).
Les chars arrivèrent par la route de Pfetterhouse. Mooslargue fut donc le premier village du canton de Ferrette à être libéré. Les combats se poursuivirent ensuite en direction de Moernach. Le soir du même jour, les troupes françaises trempaient symboliquement le drapeau tricolore dans les eaux du Rhin.
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Source: documents qui étaient publiés sur l'ancien site internet de la commune de Mooslargue, publications de V. Heyer et B. Burtschy
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